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mai 17, 2021, Par: Gillian Strudwick
À l’automne 2020, la chef de direction de notre hôpital m’a appelé pour me demander si j’envisagerais d’assumer le rôle de directrice des soins infirmiers à titre intérimaire, car notre directrice actuelle prenait sa retraite. Tout s’est passé très vite; j’ai accepté d’exercer ce rôle, et je m’y suis lancée tête première. Après tout, les infirmières et infirmiers assurent des soins de santé essentiels depuis le début de la pandémie et, comme Barb Shellian le mentionne dans son commentaire paru en mars dans infirmière canadienne : « Le personnel infirmier est partout. »
Il semble que le rôle de directrice des soins infirmiers n’a jamais été aussi crucial qu’aujourd’hui, et qu’il l’est depuis les tout débuts de la pandémie de COVID 19. C’était un honneur pour moi d’accepter ce rôle et de faire de mon mieux pour soutenir le personnel infirmier et les patients au cours de cette période.
Nous en sommes déjà au printemps 2021, et j’estime que le moment est venu pour moi de faire le point sur les derniers mois. Je ne sais pas si c’est la température clémente, l’énergie que je puise en sachant que le nombre de Canadiens vaccinés croît chaque jour, ou peut-être est-ce le soleil lumineux qui me fait passer en mode réflexion.
Quoi qu’il en soit, je jette sur papier quelques-unes de mes réflexions et leçons tirées dans le but de faire avancer le dialogue sur les effets qu’a eus la COVID 19 sur les soins infirmiers et les soins de santé.
Établir une présence en nouant des relations
L’une des contributions importantes du directeur des soins infirmiers en Ontario est sa participation en tant que membre du conseil d’administration de l’hôpital, comme l’exige la Loi sur les hôpitaux publics. Le directeur des soins infirmiers est aussi généralement membre du conseil de la haute direction de l’hôpital.
Pour travailler efficacement en tant que membre du conseil d’administration et membre de l’équipe de direction, il est essentiel de collaborer avec les autres membres de ces groupes importants et, à cette fin, d’établir de solides relations avec les pairs.
Aujourd’hui, le fait de tenir ces réunions dans un environnement essentiellement virtuel veut dire que les conversations informelles que j’entretenais avec mes collègues en attendant l’ascenseur ou en prenant un café ne se passent plus de la même façon. La planification déterminée de ces conversations nous fait perdre une partie de la spontanéité qui était souvent à l’origine de conversations plus approfondies.
L’épuisement et le surmenage attribuables à la lutte contre la pandémie depuis de nombreux mois s’installaient.
Étant donné ces contraintes, je pense que l’organisation de rencontres de 15 à 30 minutes avec les autres participants de ces groupes a bien fonctionné. Nos horaires étant bien remplis, la planification de ces rencontres s’est avérée parfois difficile, mais combien précieuse. Maintenant, lorsque je soulève des enjeux importants, mes collègues ont une meilleure idée de mon point de vue et peuvent mieux contextualiser mes remarques.
La difficulté de cerner l’épuisement et le surmenage chez le personnel infirmier
Je suis entrée en fonction à une période difficile pour le personnel infirmier – lequel était présent pour s’occuper des patients, parfois atteints de la COVID 19 – depuis au moins huit mois après le début de la pandémie déclarée par l’Organisation mondiale de la Santé. Les éloges quotidiens aux travailleurs de la santé, les repas gratuits, les cartes et affiches de remerciement et toutes les autres marques de reconnaissance se raréfiaient. L’épuisement et le surmenage attribuables à la lutte contre la pandémie depuis de nombreux mois s’installaient.
Alors que nous pouvons exprimer notre gratitude aux professionnels de la santé de nombreuses façons (et de manière créative) pour leurs contributions et leurs sacrifices et que nous pouvons mobiliser des mesures d’appui à la santé mentale et au bien être, l’épuisement professionnel est un autre combat.
Le meilleur moyen de lutter contre l’épuisement attribuable à la pandémie consisterait à pouvoir mettre de côté l’équipement de protection individuelle (ÉPI) avant les visites aux patients, retrouver les conversations en présentiel avec les patients et les collègues, et relayer au second plan nos craintes de contaminer nos familles à la maison. Et la liste s’allonge.
Ma grande réflexion a été de reconnaître les causes véritables de l’épuisement et du surmenage chez le personnel infirmier, et d’accepter ce que je peux et ne peux pas y changer. Je concentre alors mon énergie sur des aspects des soins infirmiers dont j’ai effectivement le contrôle, notamment en redoublant les efforts de recrutement pour assurer une dotation adéquate, en reliant le personnel infirmier aux ressources sur le bien être qu’offre notre organisation et en l’aidant à se faire vacciner contre la COVID 19.
La nécessité du leadership en soins infirmiers
L’une des premières questions que je me suis posées en assumant mes nouvelles fonctions avait trait à mon lieu de travail physique. Dans ma région, le confinement et l’ordre donné par mon hôpital à tout le personnel non essentiel de travailler à domicile ont défini le début de mon nouveau rôle.
Mais quelles fonctions une directrice des soins infirmiers peut-elle exercer à domicile? Et quelles sont les fonctions essentielles, qu’il vaut mieux accomplir à l’hôpital?
Après avoir mûrement réfléchi à mon expérience dans ce rôle, j’en suis venue à la conclusion qu’une directrice des soins infirmiers devrait être encore plus présente en cette période de crise. Je dois passer plus de temps à travailler aux côtés du personnel infirmier en soins directs à la résolution des difficultés quotidiennes, tout en tenant compte des directives actuelles en matière de santé publique et de contrôle des infections, bien entendu.
Ces premières réflexions ne sont qu’une infime partie de ce qui tourbillonne dans mon cerveau ces jours-ci. Comme ce sera le cas pour plusieurs membres du personnel infirmier, j’imagine que notre expérience et les leçons que nous tirerons de cette période intense prendront des mois à consolider et à mettre en application.
Gillian Strudwick, inf. aut., Ph.D., FAMIA, est directrice des soins infirmiers intérimaire, et scientifique au Centre de toxicomanie et de santé mentale à Toronto et professeure adjointe (non affiliée) à l’Institute of Health Policy, Management and Evaluation à l’Université de Toronto. Elle est aussi présidente du Ontario Nursing Informatics Group et membre du Comité consultatif de rédaction d’infirmière canadienne.
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