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Cette boisson populaire peut aider à prévenir entre autres le cancer, le diabète de type 2, la maladie d’Alzheimer
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Les recherches indiquent qu’avec modération, les composants du café peuvent comporter des bienfaits pour la santé.
Messages à retenir :
- Consommé avec modération, le café peut comporter de nombreux bienfaits pour la santé.
- Un apport régulier de café peut faire partie d’un régime alimentaire sain et contribuer à prévenir le cancer, le diabète de type 2, la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies.
Dans l’univers trépidant et exigeant de la profession infirmière, il est courant d’entendre une consoeur ou un confrère dire : « J’ai besoin de ma dose de café ». Mais la consommation régulière de café est-elle une mauvaise habitude? Les recherches indiquent qu’avec modération, les composants du café peuvent comporter des bienfaits pour la santé. Comme nous sommes des êtres d’habitudes, il est judicieux d’examiner nos habitudes quotidiennes et de constater comment elles peuvent influer sur notre santé.
Le café est une boisson populaire et une source essentielle de notre apport quotidien en caféine. Bien que la caféine soit le principal composant du café, les polyphénols tels que les catéchines, les théaflavines et l’acide chlorogénique sont à la fois anti-inflammatoires et antioxydants de nature (Chieng et Kistler, 2022).
L’acide chlorogénique est un composant majeur du café et s’est avéré réduire le risque d’un certain nombre de maladies chroniques, telles que la maladie d’Alzheimer, le cancer et le diabète de type 2 (Montenegro, Freitas-Silva et Teodoro, 2022; Tajik, Tajik, Mack et Enck, 2017). L’acide chlorogénique améliore la sensibilité à l’insuline tout en apportant des bienfaits antioxydants et anti-inflammatoires, entre autres. Des études suggèrent que ces mécanismes peuvent aider à prévenir l’apparition d’une réaction inflammatoire liée au cancer, à la maladie d’Alzheimer et à d’autres maladies (Tajik et coll., 2017).
La littérature est abondante sur les bienfaits de la caféine pour améliorer les performances athlétiques, ainsi que la vigilance pour vaquer aux activités personnelles quotidiennes (Carvalho, Marticorena, Grecco, Barreto et Saunders, 2022). L’ingestion de caféine stimule le système nerveux central. Les signes de stimulation sont l’élévation de l’humeur, la diminution de la fatigue, l’augmentation de la capacité de travail et l’amélioration de l’attention (Carvalho et coll., 2022). Cette stimulation peut être utile pour gérer les exigences physiques et intellectuelles de la pratique infirmière, surtout dans le cas de longues périodes de travail et d’horaires par quart variables.
Le tableau 1 résume les effets de la caféine sur les systèmes biologiques.
Le café est-il un choix sain?
Une consommation de caféine telle qu’une à deux tasses de café par jour est associée à un risque considérablement inférieur de maladie d’Alzheimer (Doepker, Movva, Cohen et Wikokk, 2022). La consommation régulière de caféine aurait des effets neuroprotecteurs contre la neurodégénérescence observée dans la maladie d’Alzheimer (Doepker et coll., 2022). La recherche clinique démontre également une réduction considérable du risque de la maladie de Parkinson (Ren et Chen, 2020). On pense que la caféine contenue dans le café contrecarre les effets neurodégénératifs qui mènent à la perte de neurones dopaminergiques, comme c’est le cas dans la maladie de Parkinson (Ren et Chen, 2020).
Le café peut également soulager les maux de tête et les douleurs musculaires. La caféine agit comme un complément aux analgésiques par son action de blocage sensoriel (antinociceptives). En outre, la caféine bloque les actions périphériques de l’adénosine, qui accroît la libération de la sérotonine et de la norépinéphrine et réduit la transmission des impulsions douloureuses (Ren et Chen, 2020).
Pour les gens qui ne consomment pas de caféine, un seul café peut déclencher une tachycardie transitoire ou une élévation de la tension artérielle. Cependant, une consommation régulière entraîne une tolérance, et une consommation modérée peut en fait réduire le risque d’hypertension à long terme (Chieng et Kistler, 2022). Les composants de la prostacycline et de l’oxyde nitrique entraîneraient une vasodilatation, prévenant ainsi l’hypertension artérielle, surtout chez les patients souffrant d’hypertension sous-jacente (Chieng et Kistler, 2022).
Le tableau 2 résume les bienfaits potentiels de la consommation régulière de café.
Quelle est la dose à ne pas dépasser?
Il est recommandé de consommer 3 mg/kg de café par jour pour profiter des bienfaits de la caféine (Gomes de Souza et coll., 2022). Pour de nombreux adultes, selon le poids et la tolérance, cette quantité représente une consommation quotidienne de 375 à 500 mg de caféine (environ trois à quatre tasses de café infusé). Si des études ont démontré les avantages d’une consommation légère à modérée de café, un apport excessif de café peut être associé à des insomnies et à des troubles gastriques. Ces réactions indésirables sont le prolongement des effets systémiques de la caféine sur l’organisme. En outre, une consommation excessive de caféine (surtout avec une forte teneur en crème) peut augmenter le taux de lipoprotéines de faible densité et de triglycérides (Chieng et Kistler, 2022). Cet effet est plus prononcé pour les sujets souffrant d’hyperlipidémie préexistante. Comme l’adage le veut, tout est dans la modération.
Une consommation modérée sans danger pour la santé
Bien qu’une consommation modérée de café puisse apporter des bienfaits, certains sujets sont plus sensibles aux effets de la caféine (p. ex. plaintes de troubles gastriques) et pourraient devoir limiter leur consommation de café (Gomes de Souza et coll., 2022). Il est aussi avisé de tenir compte du moment de consommation du café en lien avec le sommeil prévu, qui peut varier selon le travail par quart. La caféine présente une demi-vie de six heures et une excellente biodisponibilité (Chieng et Kistler, 2022). C’est pourquoi vous devriez éviter le café si vous envisagez de dormir dans ce laps de temps.
Ainsi, la prochaine fois que vous vous sentirez coupable de boire du café, pensez aux bienfaits de cette boisson populaire. Alors que vous en savourez le goût et que vous commencerez à observer une plus grande vigilance, votre organisme vous remerciera peut-être aussi pour les effets antioxydants et anti-inflammatoires des catéchines, des théaflavines et de l’acide chlorogénique. À une époque où nous avons l’impression d’être inondés d’information sur les aliments qui sont « mauvais » pour nous, il s’agit là d’une bonne nouvelle sur laquelle nous pencher.
| Tableau 1 : Effets de la caféine sur les systèmes biologiques |
| Système nerveux central |
Augmentation de l’éveil et de la capacité de travail, élévation de l’humeur, diminution de la fatigue, amélioration du temps de réaction, activation du système endogène de suppression de la douleur |
| Système respiratoire |
Sensibilité accrue du centre respiratoire médullaire aux augmentations des taux de CO2; relâchement des muscles lisses bronchiques entraînant une augmentation de la capacité vitale; augmentation de la fréquence respiratoire et bronchodilatation |
| Système cardiaque |
Légère augmentation de la tension artérielle liée aux actions sympathomimétiques |
| Système rénal |
Légère diurèse et excrétion de l’eau, du sodium et du chlorure accrues par une action directe sur le tubule rénal |
| Système musculaire |
Augmentation de la capacité de travail des muscles du squelette |
| Système hépatique |
Amélioration de l’efficacité de l’homéostasie du glucose, de la tolérance, de la dépendance physique et des symptômes de sevrage lors de l’arrêt brutal de la consommation de caféine |
| Système gastrique |
Augmentation de la sécrétion d’acide et de pepsine dans le tube digestif; peut provoquer des troubles gastriques chez les sujets sensibles ou à des doses élevées |
| Tableau 2 : Bienfaits potentiels de la consommation régulière de café |
| Maladie d’Alzheimer et maladie de Parkinson |
L’acide chlorogénique exerce une activité antioxydante et élimine les radicaux libres, ce qui contribue à réduire les dommages oxydatifs et le dysfonctionnement neuronal. La caféine assure une protection par l’entremise du récepteur d’adénosine, c’est-à-dire qu’elle évite la neuroinflammation, est neuroprotectrice et prévient la neurodégénérescence dopaminergique. |
| Cancer de la prostate |
Activité anti-inflammatoire (suppression de la cyclooxygénase) et antioxydante (protection contre les lésions de l’ADN, la prolifération et les mutations cellulaires) |
| Hypertension, coronaropathie, maladie cardiovasculaire |
Augmentation de la libération d’oxyde nitrique endothélial, entraînant une vasodilatation, une réduction de la tension artérielle systolique et diastolique, et une réduction de la rigidité aortique |
| Syndrome métabolique |
Les polyphénols et les microéléments modulent le métabolisme et améliorent le microbiome intestinal. |
| Arythmie, accident vasculaire cérébral |
Anti-arythmisant grâce à l’inhibition de l’adénosine par les cariomyciocytes et à l’amélioration de la fonction endothéliale par les polyphénols, amélioration de la circulation |
Sources : Chieng et Kistler (2022), Montenegro et coll. (2022), Ren et Chen (2020), et Tajik et coll. (2017).
Références
Carvalho, A., Marticorena, F. M., Grecco, B. H., Barreto, G. et Saunders, B. « Can I have my coffee and drink it? A systematic review and meta-analysis to determine whether habitual caffeine consumption affects the ergogenic effect of caffeine », Sports Medicine, 52, 2022, p. 2209–2220. doi:10.1007/s40279-022-01685-0
Chieng, D. et Kistler, P. M. « Coffee and tea on cardiovascular disease (CVD) prevention », Trends in Cardiovascular Medicine, 32(7), 2022, p. 399–405. doi:10.1016/j.tcm.2021.08.004
Doepker, C., Movva, N., Cohen, S. S. et Wikokk, D. S. « Benefit-risk of coffee consumption and all-cause mortality: A systematic review of disability adjusted life year analysis », Food and Chemical Toxicology, 170, 2022, p. 113472. doi:10.1016/j.fct.2022.113472
Gomes de Souza, J., Del Cosco, J., de Souza Foneseca, F., Corrêa Silva, B. V., Brito de Souza, D., da Silva Gianono, R. L., … Claudino, J. G. « Risk or benefit? Side effects of caffeine supplementation in sport: A systematic review », European Journal of Nutrition, 61, 2022, p. 3823–3834: doi:10.1007/s00394-022-02874-3
Montenegro, J., Frietas-Silva, O. et Teodoro, A. J. « Molecular mechanisms of coffee on prostate cancer prevention », BioMed Research International, 2022, p. 1–13. doi:10.1155/2022/3254420
Ren, X. et Chen, J.-F. « Caffeine and Parkinson’s disease: Multiple benefits and emerging mechanisms », Frontiers in Neuroscience, 14, 2020, p. 602697. doi:10.3389/fnins.2020.602697
Santé Canada. La caféine dans les aliments, 2022. Tiré de https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/aliments-nutrition/salubrite-aliments/additifs-alimentaires/cafeine-aliments.html
Tajik, N., Tajik, M., Mack, I. et Enck, P. « The potential effects of chlorogenic acid, the main phenolic components in coffee, on health: A comprehensive review of the literature », European Journal of Nutrition, 56(7), 2017, p. 2215–2244. doi:10.1007/s00394-017-1379-1
Heather Ead, inf. aut., M. Sc. S., est formatrice clinique à Trillium Health Partners, à Mississauga (Ont.). On peut la joindre par courriel à Heather.Ead@thp.ca
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