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La série de questions et réponses porte sur ce que les établissements faisaient avant d’avoir des conseils en place, sur la façon de mettre en œuvre les conseils et sur d’autres sujets
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Les conseils de résidents et de familles peuvent être avantageux à plusieurs égards pour le personnel infirmier et le personnel soignant des établissements de soins de longue durée. Tout d’abord, des conseils efficaces peuvent servir de forum pour une communication ouverte et honnête entre la direction, le personnel, les résidents et les familles.
Note de la rédaction : Cet article fait partie d’une série de quatre entretiens sous forme de questions et réponses sur le rôle et la fonction des conseils de résidents et de familles dans les établissements de soins de longue durée. La première partie a été publiée le 24 février, la troisième partie sera publiée le 17 mars et la quatrième le 24 mars.
Avant l’existence des conseils de résidents et de familles, comment les résidents des établissements de soins de longue durée faisaient-ils connaître leurs souhaits et leurs besoins?
Avant que n’existent les conseils de résidents et de familles, les résidents des établissements de soins de longue durée et les membres de leur famille devaient recourir à des méthodes plus informelles et individuelles pour faire connaître leurs besoins et leurs préférences.
Ces méthodes pouvaient inclure la communication directe avec les soignants et le personnel de l’établissement, l’expression de préoccupations ou de plaintes auprès de l’administration de l’établissement de soins de longue durée, la participation à des sondages et à des formulaires d’évaluation distribués par l’établissement de soins de longue durée, et des rencontres informelles ou des réunions avec d’autres résidents ou des membres de la famille pour discuter de préoccupations communes.
Ces méthodes font peser la responsabilité sur les individus, ce qui complique le fait de se faire entendre ou d’assurer un suivi par rapport au système actuel des conseils de résidents et de familles, qui constituent un moyen plus structuré et représentatif pour les résidents et les familles de s’appuyer sur leurs expériences de vie, d’exprimer leurs opinions et de plaider en faveur d’un changement collectif.
Les recherches que nous avons menées durant la pandémie ont montré que les politiques de gestion de la pandémie, telles que les règles strictes en matière de visites dans les établissements de soins de longue durée, ont permis de freiner la propagation du virus, mais qu’elles ont eu des effets négatifs imprévus sur la santé psychologique et le bien-être des résidents et de leurs familles. Notre projet de recherche nous a permis de conclure que la participation des résidents et de leur famille dans le processus de prise de décisions par l’entremise d’une démarche systématique, telle que des conseils, aurait permis d’atténuer ou de mettre en lumière plus rapidement certains de ces effets négatifs inattendus.
Ces données confirment l’importance des conseils de résidents et de familles en raison des possibilités qu’ils offrent d’obtenir un retour d’information et de s’engager avec les résidents et les familles dans le cadre d’une démarche systématique et structurée.
Si une infirmière ou un infirmier ou le personnel administratif de l’établissement de soins de longue durée souhaitait mettre en place des conseils de résidents et de familles, que recommanderiez-vous comme première étape?
La première étape consisterait à partager cette information à grande échelle avec les résidents de l’établissement de soins de longue durée et les membres de leurs familles afin d’identifier et de mettre en lien les personnes ayant de l’intérêt pour ce travail.
L’un des moyens d’y parvenir est de diffuser un court métrage que notre équipe de recherche a réalisé sur la base de nos conclusions et qui présente le point de vue des membres des conseils de résidents et de familles, le fonctionnement des conseils et en quoi ils peuvent être transformateurs pour la qualité de vie des résidents.
En Colombie-Britannique, une fois que l’on recrute des membres ayant de l’intérêt, on les met en contact avec l’Independent Long-Term Care Councils Association of BC, qui représente la voix collective des conseils des établissements de soins de longue durée de chaque autorité sanitaire de la province. Les associations régionales sont composées de représentants volontaires et expérimentés qui aident régulièrement à créer de nouveaux conseils et à soutenir le fonctionnement des conseils existants au sein de leur autorité sanitaire régionale.
D’autres provinces canadiennes disposent d’organisations semblables, comme Conseils des familles Ontario.
Quels sont les avantages des conseils de résidents et des familles pour le personnel infirmier et les autres membres du personnel soignant des établissements de soins de longue durée?
Les conseils de résidents et de familles peuvent être avantageux à plusieurs égards pour le personnel infirmier et le personnel soignant des établissements de soins de longue durée.
Tout d’abord, des conseils efficaces peuvent servir de forum pour une communication ouverte et honnête entre la direction, le personnel, les résidents et les familles. En écoutant les préoccupations et les commentaires des résidents et des familles, la direction et le personnel peuvent mieux comprendre les besoins collectifs et les préférences des résidents dont ils s’occupent. Ce processus peut contribuer à améliorer les relations et à favoriser un environnement de soins plus collaboratif, se traduisant par une prestation de soins plus efficace.
En outre, des conseils efficaces offrent une plateforme et un processus permettant d’identifier les préoccupations communes ou les problèmes qui affectent les résidents, ce qui permet à la direction et au personnel d’aborder ces problèmes à un niveau systémique et d’améliorer la qualité globale des soins dispensés dans l’établissement de soins de longue durée.
Lorsque les membres du personnel ont le sentiment de travailler en partenariat avec les résidents et leur famille de façon à respecter leurs normes professionnelles de soins et leur code de déontologie, ils éprouvent une plus grande satisfaction au travail et, par conséquent, sont moins susceptibles de quitter leur emploi.
Quels sont les facteurs qui contribuent à l’efficacité des conseils?
Pour mieux comprendre les facteurs qui contribuent à l’efficacité d’un conseil, notre équipe de recherche du UBC HOPE Lab a mené une étude qualitative et a interrogé cinq groupes de discussion en deux entretiens, avec un total de 17 résidents en soins de longue durée, des familles, des dirigeants et des défenseurs des droits des résidents des établissements de soins de longue durée.
Nos conclusions ont mis en évidence une série de six facteurs primordiaux qui contribuent au bon fonctionnement des conseils dans les établissements de soins de longue durée :
- Pratiques de communication : La communication permanente, transparente et bilatérale entre les conseils et l’équipe de direction et les membres du personnel de l’établissement de soins de longue durée s’est avérée très efficace.
- Structure et réunions des conseils : Les réunions bien structurées d’un conseil se caractérisent par l’enregistrement des procès-verbaux des réunions et leur distribution, le respect d’un mandat et d’un code de conduite, la définition claire des rôles des participants au conseil et le déroulement des réunions du conseil indépendamment de la direction de l’établissement.
- Recrutement actif : Les conseils qui s’efforcent en permanence de recruter de nouveaux participants et de les inciter à se joindre à eux sont plus efficaces pour maintenir la continuité, même lorsque les membres existants ne sont plus en mesure de participer.
- Direction du conseil : Les conseils dirigés par des membres compétents et expérimentés, dotés de solides compétences interpersonnelles, sont considérés par les participants comme les plus efficaces.
- Perceptions des dirigeants et du personnel des établissements de soins de longue durée : Les perceptions et attitudes positives de l’équipe de direction et du personnel à l’égard du conseil améliorent les relations de travail et la volonté d’écouter et de réagir aux commentaires des résidents et des familles.
- Accès aux ressources et aux mesures de soutien clé : Pour fonctionner efficacement, les conseils ont besoin de ressources clés telles qu’un espace privé pour se réunir et l’équipement nécessaire à la tenue de la réunion (tables et chaises, microphone et haut-parleur, etc.). Pour les résidents, il est essentiel qu’un membre du personnel soit désigné pour animer les réunions afin de répondre aux besoins des résidents handicapés et aux autres obstacles à la participation.
Une représentation visuelle de nos principales conclusions est disponible sur le site Web du UBC HOPE Lab.
Par ailleurs, nous avons utilisé nos données qualitatives pour élaborer un outil préliminaire qui permet aux conseils de résidents et de familles de l’établissement de soins de longue durée d’évaluer systématiquement leurs propres forces et faiblesses afin d’identifier leur efficacité et les points à améliorer.
Farinaz (Naz) Havaei, Ph. D., est professeure agrégée à la faculté des sciences infirmières de l’Université de la Colombie-Britannique et fondatrice et directrice du HOPE Lab. Elle se passionne pour l’amélioration de la qualité et de la sécurité des services de soins de santé.
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