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La série de questions et réponses se termine par une discussion sur les avantages de disposer d’un conseil
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En répondant aux besoins physiques, émotionnels et sociaux, les conseils peuvent contribuer à une démarche plus holistique de l’amélioration du bien-être des résidents sur le plan individuel, ainsi que de la qualité de vie de l’ensemble de la communauté des résidents des établissements de soins de longue durée.
Note de la rédaction : Cet article fait partie d’une série de quatre entretiens sous forme de questions et réponses sur le rôle et la fonction des conseils de résidents et de familles dans les établissements de soins de longue durée. La première partie a été publiée le 24 février et la deuxième le 3 mars, et la troisième le 17 mars.
Quels sont les principaux avantages des conseils de résidents et de familles pour la qualité de vie des résidents des établissements de soins de longue durée?
Réponse de Farinaz Havaei
En permettant aux résidents et aux familles de s’exprimer sur leurs propres soins, les conseils sont efficaces s’ils favorisent les sentiments d’autonomisation, d’autodétermination et de lien social, qui peuvent à leur tour améliorer la santé mentale et émotionnelle des résidents et de leurs proches aidants.
Les conseils aident souvent aussi à identifier les problèmes collectifs ou les lacunes systémiques dans la prestation des soins, ce qui permet d’améliorer la qualité globale des soins dispensés par l’établissement et ses fournisseurs.
Les participants à nos groupes de discussion ont fait part de nombreuses réussites des conseils de résidents et de familles. L’une d’elles concerne un conseil de familles qui s’est rendu compte que plusieurs résidents réagissaient tardivement aux sonneries d’appel, ce qui représentait un problème de sécurité. Le conseil a fait part de cette préoccupation à la direction et au personnel de l’établissement de soins de longue durée, qui ont réagi en élaborant et en mettant en œuvre une politique relative aux sonneries d’appel précisant le délai de réponse du personnel infirmier et du personnel de soutien, ainsi que la meilleure façon de répondre à l’appel.
Comme autre exemple, ce même conseil de famille a appris que de nombreux résidents se rendant dans le jardin de l’établissement de soins de longue durée tombaient et souffraient de fractures de la hanche et d’autres blessures graves. Une enquête plus approfondie a permis d’identifier que la cause sous-jacente de ces chutes était le pavé inégal menant au jardin. Après en avoir fait part à la direction de l’établissement, le problème a été identifié comme un enjeu de sécurité et un entrepreneur a été embauché pour aplanir le pavé menant au jardin. Depuis ces travaux, l’établissement a constaté une baisse significative du taux de chute des résidents.
En répondant aux besoins physiques, émotionnels et sociaux, les conseils peuvent contribuer à une démarche plus holistique de l’amélioration du bien-être des résidents sur le plan individuel, ainsi que de la qualité de vie de l’ensemble de la communauté des résidents des établissements de soins de longue durée.
Réponse de Sheila Novek
Dans le cadre de notre projet de recherche mené dans deux établissements de soins de longue durée (un en Colombie-Britannique et un au Manitoba), nous avons constaté que les conseils de résidents et de familles ont cerné des problèmes qui auraient pu être négligés et ont contribué à des changements importants dans chaque établissement. Les conseils de résidents, par exemple, se sont efforcés d’améliorer les expériences quotidiennes des résidents, en se concentrant sur des questions telles que l’alimentation, l’environnement intérieur et extérieur et les activités sociales. Dans l’établissement de soins de longue durée de la Colombie-Britannique, le conseil de résidents a plaidé avec succès pour que la cour extérieure soit repavée afin que les résidents se déplaçant au moyen de déambulateurs et de fauteuils roulants puissent accéder à l’espace extérieur. Pour les membres du conseil de résidents, le fait de voir leurs efforts déboucher sur des améliorations tangibles dans leur communauté a contribué à leur donner le sens des responsabilités et à les valoriser. Un résident a déclaré qu’il était « vivifiant » de pouvoir contribuer de cette façon.
Les membres des conseils de familles ont également travaillé à l’amélioration de la qualité de vie des résidents. Par rapport aux conseils de résidents, ils ont tendance à se concentrer sur les questions liées aux pratiques de soins, à la dotation en personnel, aux politiques et aux programmes. Dans le même établissement en Colombie-Britannique, le conseil de familles a plaidé pour que le processus d’admission soit amélioré et a contribué à la révision des renseignements que les résidents et les familles reçoivent au moment de l’admission.
Souvent, un conseil identifie les problèmes et transmet ses préoccupations ou les solutions proposées aux gestionnaires. Dans d’autres cas, les gestionnaires peuvent s’adresser aux conseils pour obtenir leur avis sur certaines politiques ou certains programmes, ou pour leur demander de participer à des initiatives d’amélioration de la qualité. L’établissement de soins de longue durée du Manitoba a invité les résidents à participer à la dégustation de nouveaux produits alimentaires et à tester de nouveaux menus, en mettant à contribution leur expertise pour améliorer l’expérience gastronomique.
Les conseils de résidents et de familles peuvent servir de plateforme pour améliorer la qualité de vie des résidents des établissements de soins de longue durée, mais la mise en place des changements est une tâche complexe. Les résidents et les membres de leur famille doivent y mettre le temps et les gestionnaires doivent prendre l’engagement continu de répondre aux préoccupations et aux recommandations qui sont formulées.
Farinaz (Naz) Havaei, Ph. D., est professeure agrégée à la faculté des sciences infirmières de l’Université de la Colombie-Britannique et fondatrice et directrice du HOPE Lab. Elle se passionne pour l’amélioration de la qualité et de la sécurité des services de soins de santé.
Sheila Novek, Ph. D., est professeure adjointe au département des soins infirmiers psychiatriques de l’Université Brandon, à Winnipeg. Elle supervise une Subvention de développement Savoir du gouvernement fédéral pour le Conseil de recherches en sciences humaines sur l’engagement des résidents et des familles en soins de longue durée. Elle était boursière postdoctorale à la faculté des sciences infirmières de l’Université de la Colombie-Britannique au moment du projet de recherche.
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