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Partie 2 de 3 : Sylvain Brousseau répond à nos questions sur la soumission de sa candidature au CII
Isabelle Michaud
« Ma vaste expérience en matière de leadership infirmier, de gouvernance, de planification stratégique et de plaidoyer à l’échelle mondiale, combinée à mon engagement en matière de mentorat et de perfectionnement professionnel, me permettra de contribuer efficacement au CII et de faire progresser sa mission de représentation et d’autonomisation des infirmières et infirmiers de partout dans le monde. », selon Sylvain Brousseau.
Note de la rédaction : Sylvain Brousseau, président sortant de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC), soumet sa candidature pour représenter l’Amérique du Nord et les Caraïbes au conseil d’administration du Conseil international des infirmières (CII). Nous lui avons transmis une série de questions pour avoir un aperçu de sa vision concernant le CII et la santé mondiale. Visitez le site Web du CII pour en savoir davantage sur sa candidature et regarder sa vidéo.
Ma grande expertise en matière de gouvernance, de finances et de politiques en soins infirmiers est l’une des principales forces à laquelle je ferais appel dans mes fonctions auprès du Conseil international des infirmières (CII). Mon mandat de président de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) m’a permis d’acquérir une connaissance approfondie de la politique, la planification stratégique, de la gouvernance et de la défense des intérêts, qui sont essentielles à la direction d’une organisation internationale telle que le CII.
Dans mes fonctions clés (membre du conseil d’administration, président désigné et président) au sein de l’AIIC, j’ai mené avec succès la mise en œuvre d’une nouvelle structure de gouvernance et de nouveaux statuts, amélioré la planification stratégique de l’organisation et co-organisé le congrès du CII à Montréal (2023) en collaboration avec le directeur général et d’autres membres du conseil d’administration et des comités. De plus, en collaboration avec deux autres collègues qui sont professeurs titulaires dans deux universités du Québec, j’ai pu obtenir une subvention de recherche de 10 000 $ du Fonds de recherche du Québec pour aider à soutenir le congrès. Grâce à cette subvention et à la collaboration de six chaires de recherche autochtones canadiennes, qui ont contribué conjointement jusqu’à concurrence d’un montant égal, l’événement a pu soutenir financièrement dix étudiantes autochtones en soins infirmiers pour qu’elles puissent assister à la conférence à Montréal.
Ces changements multiples ont affiné ma capacité à naviguer dans des dynamiques organisationnelles complexes et à mener des changements importants. Mes différents rôles à l’AIIC m’ont amené à présider des comités de haut niveau, tels que le comité exécutif de recrutement, où j’ai démontré de solides compétences de leadership et de prise de décision.
De plus, ma vaste expérience en tant que représentant de l’AIIC sur les scènes nationales et internationales m’a permis d’acquérir une compréhension approfondie du paysage mondial des soins infirmiers. J’ai interagi avec les deux niveaux de gouvernement (provincial/territorial et fédéral), des décideurs politiques et des professionnelles et professionnels en soins infirmiers de partout au monde afin de plaider pour la profession infirmière et d’influencer les politiques en matière de santé. Cette perspective mondiale est essentielle pour favoriser la collaboration et relever les défis auxquels sont confrontés les infirmières et infirmiers de partout dans le monde.
Mon engagement à encadrer les futures dirigeantes et les futurs dirigeants en soins infirmiers et ma participation à diverses initiatives pédagogiques et de perfectionnement professionnel soulignent mon dévouement à l’avancement de la profession infirmière. En 2014, en collaboration avec mes collègues, j’ai co-fondé et été le premier président d’une nouvelle organisation politique infirmière importante au Québec. Plus récemment, j’ai mené des initiatives qui font la promotion de l’humanisation des soins de santé et l’intégration des valeurs humanistes dans la pratique infirmière.
Bref, ma vaste expérience en matière de leadership infirmier, de gouvernance, de planification stratégique et de plaidoyer à l’échelle mondiale, combinée à mon engagement en matière de mentorat et de perfectionnement professionnel, me permettra de contribuer efficacement au CII et de faire progresser sa mission de représentation et d’autonomisation des infirmières et infirmiers de partout dans le monde.
Selon vous, quelle est la meilleure façon d’améliorer la collaboration entre le CII et les associations nationales d’infirmières et d’infirmiers de partout dans le monde?
La plus grande occasion aux fins de collaboration accrue entre le CII et les associations nationales d’infirmières et d’infirmiers (ANII) du monde entier réside dans l’utilisation des plateformes numériques et de la technologie pour améliorer la communication, la transmission des connaissances et les initiatives conjointes. Je pense que cela peut se faire parallèlement à une utilisation éthique de l’intelligence artificielle (IA) afin que mes collègues infirmiers du monde entier puissent optimiser leurs actions et interactions et ce, de façon plus rapide. En créant une infrastructure numérique robuste, le CII peut faciliter la collaboration en temps réel et le transfert de connaissances entre les ANII, leur permettant ainsi de contribuer plus efficacement à la promotion et au développement de solutions innovatrices et de résultats de recherche.
L’un des principaux axes de travail devrait être le développement d’un portail en ligne centralisé où les ANII pourraient accéder à des ressources, participer à des conférences virtuelles et s’investir dans des projets concertés. Ce portail pourrait héberger des webinaires, des forums de discussion et des programmes de formation en ligne, offrant ainsi un espace de perfectionnement professionnel continu et favorisant un sentiment de communauté mondiale parmi les membres du personnel infirmier. Par ailleurs, je suis fermement convaincu que le CII peut jouer un rôle central dans la coordination des efforts de plaidoyer à l’échelle mondiale en harmonisant les priorités des ANII et en amplifiant leur voix collective au niveau international. En travaillant ensemble sur des campagnes et des initiatives politiques, les ANII peuvent relever des défis courants, tels que la pénurie de main-d’œuvre, la reconnaissance professionnelle et l’accès aux soins de santé, renforçant ainsi la profession infirmière à l’échelle mondiale.
Par ailleurs, le CII peut faciliter les partenariats entre les ANII et d’autres organisations internationales (comme l’Organisation mondiale de la Santé et TruMerit), les gouvernements et les établissements universitaires afin de promouvoir la recherche et l’innovation en sciences infirmières. Ces collaborations peuvent mener au développement de pratiques et de politiques fondées sur des données qui améliorent les soins aux patients et contribuent à un positionnement stratégique encore meilleur de la profession. Il existe de nombreux domaines potentiels pour une telle collaboration internationale, notamment l’octroi de licences, la mobilité de la main-d’œuvre, le champ d’exercice, l’enseignement et les formations par simulation. Je suis aussi convaincu que cette unification internationale des ANII mettra également l’accent sur la santé planétaire, la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI), à une époque où ces principes sont plus nécessaires que jamais.
Sylvain Brousseau, inf. aut., Ph. D., FFNMRCSI, FAAN, est le président sortant de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada et est membre de la Sigma Theta Tau International Honor Society of Nursing. L’élection de nouveaux membres au conseil d’administration du CII aura lieu au Congrès du CII en juin 2025.
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