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Une infirmière gestionnaire obtient une M.B.A., mais plaide totalement « en faveur des infirmières et infirmiers » dans son nouveau rôle administratif

  
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Moira MacArthur met à contribution son expérience des soins directs à son poste de direction

Par Laura Eggertson
7 octobre 2024
Gracieuseté de Moira MacArthur / istockphoto.com/simonkr
Les fonctions qu’elle a occupées auparavant lui permettent d’estimer la valeur de son personnel et de s’assurer que le moral de l’unité reste bon. Elle sait que ce sont les infirmières et infirmiers qui jouent un rôle essentiel dans le système de santé, et non l’équipe d’administration. « Les infirmières et infirmiers qui travaillent sur les étages, les infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés, les assistantes et assistants en soins continus, ainsi que les pharmaciennes et pharmaciens, sont l’épine dorsale du système », dit-elle.

Lorsque Moira MacArthur, infirmière autorisée, a décidé de s’inscrire au programme de maîtrise en administration des affaires (M.B.A.) à l’Université Dalhousie à Halifax, elle n’avait pas de plan précis. Elle savait simplement qu’elle voulait assumer un rôle plus important dans la prise de décisions en matière de soins de santé.

Remontons à 2022, six ans après que Moira MacArthur a obtenu son baccalauréat en sciences infirmières de l’Université St. Francis Xavier, et deux ans après le début de la pandémie de COVID-19 qui menaçait de submerger le système de soins de santé au Canada et dans le monde entier.

Pendant les six années qui ont suivi l’obtention de son diplôme, elle a travaillé comme infirmière dans un service de traumatologie orthopédique, puis comme infirmière en chirurgie dans l’unité d’ophtalmologie de l’Halifax Infirmary à Halifax. Puis, au cours de la pandémie, l’équipe d’administration l’a affectée à une unité de dépistage de la COVID-19 et, plus tard, à une unité de soins intensifs.

En observant les spécialistes de la santé du monde entier lutter pour obtenir de l’équipement de protection individuelle et risquer leur vie à l’époque où la vaccination contre la COVID n’existait pas encore, Moira MacArthur a commencé à se demander comment les dirigeants et dirigeantes prenaient les décisions en matière de santé publique.

« Je me suis demandé qui prenait toutes ces décisions. Peut-être que l’administration est quelque chose que je veux explorer et la jumeler à mon expérience dans le domaine des soins de santé », explique-t-elle.

En combinant son expérience d’infirmière à une M.B.A., elle pourrait acquérir les connaissances et les titres de compétences qui lui permettraient de s’engager sur la voie du leadership, afin de garder les spécialistes de la santé en soins directs aux premières loges des politiques publiques, a-t-elle pensé.

Attrait pour l’administration

L’idée d’une carrière en administration attirait Moira MacArthur depuis longtemps. Mais elle a opté pour la profession infirmière, inspirée en partie par des infirmières du Cap-Breton qui ont pris soin d’une tante bien-aimée, atteinte de spina bifida, et plus tard de sclérose latérale amyotrophique (SLA).

« J’ai constaté les excellents liens entre les infirmières et ma tante Peggy », explique Moira MacArthur.

Les parents de Moira MacArthur ont aussi influencé sa décision. Ils considéraient les soins infirmiers comme un service public important, avec une excellente sécurité d’emploi.

Bien que Moira MacArthur ait adoré être infirmière dans le service d’ophtalmologie affairé, elle voulait devenir le type d’infirmière en chef qui l’avait impressionnée durant la pandémie en étant capable de s’adapter, de penser de façon autonome et d’inspirer les autres.

Elle a choisi de poursuivre des études en administration tout en continuant à travailler à temps partiel dans la salle d’opération de l’unité d’ophtalmologie.

« Je n’avais pas l’impression de travailler. J’aimais y aller », dit-elle.

Pour obtenir sa M.B.A., elle a suivi des cours pendant deux ans et a fait un stage de huit mois en entreprise. Elle a effectué ce stage au Nova Scotia Health Innovation Hub, un centre d’excellence du gouvernement provincial destiné à stimuler l’innovation et les améliorations par l’entremise de partenariats stratégiques.

Ce stage s’est avéré idéal pour montrer comment l’expérience de Moira MacArthur en tant qu’infirmière pouvait être utile et même influencer les décisions d’affaires prises par les dirigeants et dirigeantes du gouvernement.

L’un des premiers projets de Moira MacArthur a consisté à rechercher et à recommander un type de technologie portable pour surveiller les signes vitaux des patients, afin d’alerter le personnel infirmier en déclenchant une alarme si l’état d’une personne s’aggravait pendant l’attente à l’urgence.

« J’ai pu utiliser mon jugement clinique pour lancer cette initiative sans avoir à poser un tas de questions aux autres », avance Moira MacArthur. « Il aurait été beaucoup plus difficile de gérer et de lancer un projet semblable sans avoir une certaine expérience clinique. »

Grâce aux connaissances de Moira MacArthur sur le type de système d’alarme portable qui conviendrait le mieux à la disposition d’un service d’urgence et sur les signes vitaux qu’il devrait mesurer, la Nouvelle-Écosse a commencé à mettre à l’essai les appareils dans un hôpital de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse.

Un autre projet consistait à introduire la robotique chirurgicale dans les salles d’opération de la Nouvelle-Écosse, une stratégie pour laquelle l’expérience chirurgicale de Moira MacArthur dans l’unité d’ophtalmologie s’est avérée particulièrement précieuse, car elle savait comment ces changements pouvaient affecter le personnel.

« J’ai l’impression d’avoir contribué énormément à ce projet », dit-elle.

En raison de son expérience au Health Innovation Hub, Moira MacArthur a obtenu un poste de gestionnaire des services de santé avant même d’avoir obtenu sa M.B.A. au printemps dernier.

Gestion de l’unité de traumatologie orthopédique

Aujourd’hui, elle dirige la première unité dans laquelle elle a travaillé comme infirmière, soit l’unité de traumatologie orthopédique de l’Halifax Infirmary, une unité très fréquentée qui traite les personnes blessées dans des accidents, souvent avec des conséquences fatales.

Son nouveau rôle consiste à résoudre des problèmes et à « éteindre des feux », dit-elle. Les crises qu’elle gère peuvent concerner les budgets, les ressources humaines, les soins aux patients, ou toutes ces situations à la fois.

« C’est un véritable défi. Le personnel est très important : il faut embaucher, licencier et faire de la rétention. Si de l’équipement tombe en panne et que son remplacement s’élève à 50 000 $, c’est à moi que l’on s’adresse. Si un gros problème entre un patient et les membres de sa famille dans l’unité survient, c’est moi qui m’en occupe. »

Tout problème susceptible de survenir dans un hôpital se produit, et finit par avoir des répercussions qui atterrissent sur son bureau, l’obligeant à utiliser toutes les ressources à sa disposition pour y faire face.

Lorsque’une journée s’avère particulièrement difficile, Moira MacArthur est heureuse de rentrer chez elle auprès de son mari Kyle Bouchie, un ingénieur mécanique qu’elle a épousé l’été dernier. Elle fait également de la course à pied, participe à des demi-marathons, et fréquente ses amis et sa famille.

Même si son nouveau rôle peut parfois être stressant, il est loin d’être aussi complexe que celui d’une infirmière ou d’un infirmier sur le terrain, dit-elle.

« Le fait que j’aie travaillé dans cette unité pendant trois ans m’a beaucoup aidée, car je comprends. Je comprends à quel point c’est difficile » ajoute Moira MacArthur.

Les fonctions qu’elle a occupées auparavant lui permettent d’évaluer la valeur de son personnel et de s’assurer que le moral de l’unité reste bon. Elle sait que ce sont les infirmières et infirmiers qui jouent un rôle essentiel dans le système de santé, et non l’équipe d’administration.

L’équipe d’administration est « là pour s’assurer que chaque problème est traité de façon appropriée et pour s’occuper entre autres des salaires et du budget, ajoute Moira MacArthur. Les infirmières et infirmiers qui travaillent sur les étages, les infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés, les assistantes et assistants en soins continus, ainsi que les pharmaciennes et pharmaciens, sont l’épine dorsale du système. »

Moira MacArthur ne sait pas exactement où sa M.B.A. la mènera, mais elle prévoit de rester active dans le secteur de la santé.

« Je ne me vois pas renoncer un jour à mon autorisation d’exercer (les soins infirmiers) », dit-elle.

Selon elle, le système de soins de santé ne peut que bénéficier de la présence de personnes ayant une expérience clinique dans des rôles de direction, que ce soit pour aider à la conception et à la mise en place d’un hôpital très attendu à Halifax, ou pour évaluer l’incidence d’une technologie innovatrice sur les soins quotidiens prodigués aux patients.

« Nous avons besoin de plus de membres du personnel infirmier, de pharmaciennes et pharmaciens et de physiothérapeutes à notre table, dit-elle. Nous avons besoin de leur contribution. J’en serai toujours une fervente partisane. »

Et chaque fois que des membres de l’équipe d’administration, des décideuses ou décideurs ou des politiciennes ou politiciens envisagent de prendre une décision affectant le système de soins de santé, Moira MacArthur souhaite qu’ils s’adressent aux spécialistes qui peuvent vraiment leur dire ce dont ils ont besoin pour résoudre leurs problèmes actuels, soit les infirmières et infirmiers.

« Je plaide totalement en faveur des infirmières et infirmiers. »


Laura Eggertson est journaliste indépendante à Wolfville, en Nouvelle-Écosse.

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